lundi 3 mars 2008

1er période 1922-1952 - Mercator et Maurice Chabas

Commençons par évoquer aujourd'hui les liens que Jean MARCHAND avait avec le monde des arts.

Souvent, lorsqu'on a la fibre artistique, il est nécessaire de partager ses passions. L'échange avec d'autres vous permet d'aller peut-être encore plus loin pour exprimer ses idées surtout avec cette sensibilité propre aux artistes.

C'est ainsi que notre grand-père a connu " Maurice CHABAS ", artiste peintre symboliste mystique de grand talent disparu en 1947.

Leur amitié tardive a eu lieu pendant les dix dernières années de la vie de cet artiste.

(ci-contre Maurice CHABAS photographié le 15 mai 1943 dans le parc du château de Versailles par notre grand-père)





les 3 baigneuses de Maurice CHABAS

Voici un extrait d'une lettre écrite par notre grand-père le 28 juin 1971 évoquant ses souvenirs sur cet ami artiste :


" J'ai été très lié avec Maurice CHABAS pendant les 10 ou 12 dernières années de sa vie. J'allais souvent le voir, rue de la Paroisse. Il admettait peu de personnes dans sa familiarité. À la première rencontre, chez une amie commune, j'ai senti peser sur moi son regard scrutateur ; finalement l'examen m'a été favorable...

Les entretiens portaient rarement sur la peinture, mais sur des sujets très élevés ici, d'ordre ésotérique. C'était un grand spiritualiste et un mystique. Après ses débuts comme paysagiste et, accessoirement, portraitiste, il a fini par se tourner vers des visions cosmiques, appuyé en ce sens par son ami Flammarion et vers les visions célestes. A propos de son oeuvre, il m'avait dit un jour : « j'ai 400 tableaux mais je ne les vends pas ; je les garde pour fonder un musée en Angleterre ... » Projet réel ou imaginaire, j'ignore...


Il ne se séparait d'une toile que faute de pouvoir faire autrement. Sa situation était cependant difficile ; il vivait seul et mal, s'alimentant souvent de carottes râpées. Ses fins de mois étaient dures mais ne s'en souciait pas.


Je sais, disait-il avec un regard illuminé, que le jour du terme, un heureux événement se produira, sans que j'ai à savoir comment, et je serai sauvé.
Sa confiance était absolue et inébranlable. De même si je me hasardai à quelques inquiétudes sur le sort futur de son oeuvre, il me montrait du doigt un immense Christ en cours d'exécution sur le chevalet, en disant : ce n'est pas mon affaire, celui que je peins s'en chargera....
"


Maurice CHABAS avait de mutiples qualités artitiques. C'était également un écrivain poète de grand talent.

Un des ouvrages écrit en 1936 par ce dernier " Sur les routes du Lot " fut dédicacé à notre grand-père. ( ce livre présenté par Myriam de PALMA, Docteur en Histoire de l'Art, a donné lieu à une nouvelle édition en 2005 chez " La Découvrance " )

Je vais justement laisser la parole à Myriam de PALMA, qui a fait sa thèse de Doctorat sur Maurice CHABAS et qui est maintenant reconnue comme " la spécialiste "en la matière. Elle prépare notamment actuellement une exposition qui aura lieu en 2009 au musée de Pont-Aven et qui sera consacré à cet artiste encore insuffisamment connu du grand public.

Avec le lien :

http://www.art-memoires.com/lettre/lm2123/23chabasm.htm

vous pourrez lire un article très intéressant écrit par Myriam de PALMA sur la vie de Maurice CHABAS.Et voici un nouveau site où il y un lien vers Maurice Chabas dans ces trois rubriques "Catalogue raisonné", "Experts" et "Artistes".

http://www.artexpertswebsite.com/


Elle a eu la gentillesse d'accepter de nous laisser présenter quelques extraits de sa thèse.


Jean Marchand, correspondant à l’Institut et bibliothécaire à l’Assemblée nationale, fut très lié avec Maurice Chabas pendant les dix ou douze dernières années de sa vie.

Dans un courrier, il nous raconte la grande précarité de la situation du peintre et aussi son poignant isolement néanmoins teinté d’un immense espoir en l’avenir de sa personne et de son œuvre.

Il eut l’occasion d’avoir de nombreux entretiens avec lui, rare concession que l’artiste lui a accordée, car il admettait peu de personnes dans sa familiarité.

Du reste, il n’eut jamais la possibilité de le voir travailler car «le simple passage d’une souris me dérange» disait Maurice Chabas.

Leurs conversations se portèrent rarement sur la peinture, mais sur des sujets très élevés, d’ordre ésotérique, car Maurice Chabas était avant toute chose un grand spiritualiste et un mystique. Son cheminement spirituel qui l’amena à entrer en contact avec de nombreuses doctrines et religions le mènera sur le sentier d’une tolérance et d’une compréhension universelle.


Ci-dessus un tableau véritablement empreint de spiritualité par Maurice Chabas intitulé: " Au dessus de la terre et de la lune, les âmes s'élancent vers le Christ qui apparaît au milieu des nuées".

Le 18 février 1938, il définit son idée dans une lettre adressée à Jean Marchand : « Autre chose importante. Ne croyez-vous pas que nous pourrons arriver à faire « L’union des familles spirituelles » avec cette Vérité ; que le Salut est « Dans l’Harmonie perpétuelle, avec l’esprit dans l’Unité, le Un ». Toutes les doctrines peuvent s’entendre, puisqu’en somme, elles contemplent le même point sur l’Horizon spirituel. Que ce soit les Théosophes, Bouddhistes, Rose+Croix, cabalistes etc...ou les religions exotériques, tous doivent n’avoir qu’un but : arriver au Terminus, dans l’Harmonie éternelle, divine, et absolue ! »

Longtemps, il fit coexister pacifiquement les œuvres religieuses et les paysages, la nature restant néanmoins pour lui une clé d’accès majeure à l’intemporel et à la vie mystique. Puis peu à peu, à mesure que les scènes mystiques perdront progressivement leur matérialité et leur rattachement à des formes humaines et figuratives, pour glisser vers l’abstraction pure à la fin de sa vie, elles délivreront un message spirituel absolument universel.

Il se décrit comme un clairvoyant capable de déchiffrer les signes de son temps. Le matérialisme ambiant et l’horreur des deux guerres mondiales annoncent pour lui l’apocalypse et la venue d’une ère nouvelle.

Il écrit le 27 mars 1940 à son ami Jean Marchand : « on se trouve devant la mort possible avec la guerre que nous subissons et c’est un devoir urgent de répandre cette vérité=Il n’y a pas de mort, mais Changement d’état et à chaque seconde du Temps, nous construisons notre destin, par nos actes et nos Pensées. A la lettre. Nos oeuvres nous suivent= ».

Les deux amis, Jean Marchand et Maurice Chabas concrétiseront leurs aspirations spirituelles dans leurs oeuvres cosmiques chatoyantes traversées d'envolées d'âmes ou frémissantes d'une Vie Eternelle.

************************************************************

Voici pour conclure quelques compositions cosmiques de notre grand-père Jean MARCHAND qui aurait sûrement été apprécié par son ami Maurice CHABAS.



























































































Aucun commentaire: